Faire de la peinture, et de la sculpture, autrement. Cette volonté qui anime les artistes de Supports/Surfaces à partir du milieu des années soixante a donné lieu à une « déconstruction » du tableau. Or, cette remise en cause des pratiques s’est aussi opérée dans une relation étroite à la nature. Expositions de plein air, œuvres réalisées au sommet de la cime de l’Authion ou sur une plage dans les vagues de la Méditerranée… Les œuvres de Supports/Surfaces témoignent d’une place de la nature dans les pratiques des artistes qui bouleverse la forme traditionnelle du paysage. Si cette dimension de Supports/surfaces a été peu remarquée, elle résonne fortement avec les préoccupations d’aujourd’hui. Romain Mathieu est historien de l’art et critique d’art. Il enseigne à l’Université Paul Valéry Montpellier 3. Il a publié de nombreux textes dans des revues, des monographies et des catalogues d’exposition pour des institutions, en France et à l’étranger, sur des artistes contemporains et sur l’art des années soixante et soixante-dix, en particulier sur le mouvement Supports/Surfaces. Il est un contributeur régulier de la revue Art press. Il a été le commissaire de l’exposition Supports/Surfaces – les origines 1966-1970 au Carré d’Art de Nîmes en 2017. |