Les aléas
L’œuvre Roulé-boulé est un ensemble de balles, ballons et boules, rejetées par la mer Méditerranée.
Elles sont collectées, pas à pas, le long du littoral, dans les digues, les rochers, les ressacs, les plages…
L’installation dessine une constellation de points en même temps qu’un réseau de trajectoires, réelles ou rêvées, dérivées des grands flux aquatiques.
Irisées par le soleil, craquelées, gercées par le sel, polies, rayées, sculptées par le temps, ce sont des balles perdues, rejetées et rejouées dans l’espace d’exposition.
Elles racontent une pluralité de points de vue; de l’insouciance des plages et des jeux d’enfants aux multiples usages du littoral, de la flottaison des plastiques à la réalité des migrations; un paysage de cette mer au milieu des terres.
Cette exposition s’inscrit dans le cadre du séminaire « Expériences et pensées de la spatialité » coordonné par Arnaud Vasseux, artiste et enseignant. Elle a bénéficié plus particulièrement de la participation de Baptiste Benavides, Pierre Cormary, Maridélys Léonet, Lillé Pascal et Juliette Vergori, étudiant.e.s de l’ésban.
Baptiste Croze et Linda Sanchez vivent et travaillent à Marseille. Ils poursuivent chacun·e une carrière artistique en France et à l’étranger et réalisent parfois des œuvres en collaboration.
Les artistes
Baptiste Croze construit des ensembles, qui fonctionnent en poupées russes. Ce sont des associations, des jeux de rapprochements, de contiguïtés et de contrastes. Des séries qui génèrent leur propres règles et dans lesquelles il cherche des variables, des gammes, des élasticités. La main, dont la trace reste souvent invisible, est au centre de son travail comme figure symbolique et anthropologique. Et associé à la main, l’objet (chaîne de vie, flux, moyens de fabrication, propriétés stylistiques, ergonomiques) dans un contexte de société de consommation et de mondialisation. De l’objet à l’homme, de son regard sur le paysage, il travaille autour des notions de mimétisme, de la reproduction, de la répétition, et du camouflage. Le rapport aux signes s’opère dans ces glissements entre dessin, image et sculpture. Il crée des ensembles de détails et explore les porosités et les limites entre les médiums artistiques autour de notions tel que la sculpture en image, l’histoire de nos représentations, le changement de valeur des choses (suivant les contextes et le temps), les systèmes d’identification et de mesure.
Baptiste Croze, est issu de l’école d’art de Grenoble en 2009. Il a réalisé plusieurs séjours de longue durée à l’étranger à Istanbul, à Liverpool, à Londres et à Madrid. Il expose régulièrement en France et à l’international, à l’Espace d’art contemporain, Genève ; HLM, Marseille ; au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne, au Sakıp Sabancı Museum, Istanbul, à la Collection Lambert (Avignon); à l’Institut Français de Sfax, Tunisie ; à l’ Hôtel de Région à Bruxelles ; à la Galerie Alessio Moitre à Turin; à Le Magasin, Grenoble ; à The Bluecoat, Liverpool ; à la A Foundation de Liverpool, à la TATE Modern, Londres.
Expositions personnelles : à la Kunstverein Wagenhalle-TAUT, Stuttgart, à La Permanence, Clermont-Ferrand, à l’ INSA, Lyon, à Chez Néon, Lyon, au Musée des moulages, Lyon. Résidences artistiques : Résidence croisée, ART3/Institut Français et Kunststiftung de Stuttgart, Astérides, Friche Belle de mai, Marseille, Résidence Croisée, AIR/Antwerpen, Anvers et Artistes-en-résidence, Clermont-Ferrand et Moly Sabata, Sablons. Il développe un travail de collaboration avec plusieurs artistes; Léo Durand, Simon Feydieu et Linda Sanchez. A venir en 2020 : première édition monographique (ART/3 Valence et l’Institut Français, Stuttgart).
Linda Sanchez construit des principes de prises, d’enregistrement, de capture, entre sculpture et installation, dessin et vidéo. De l’horizontalité d’un plan d’eau à la trajectoire d’une chute, de la liquidité du sable à l’élasticité d’un liant, elle observe des phénomènes existants, les déplace, ajuste leur échelle, leur corrélation, leur durée. Des notions de hasard et d’ordre, de figures de chute, d’écriture du temps; les récits se tiennent entre ce que c’est et ce que cela représente. Les œuvres fixent le mouvement dans la matière, l’écrivent, le mesure ou le transcrivent. Procédés, opérations, mécaniques et systèmes, sont autant de modes de fabrication qui trouvent leur équivalence dans le langage de l’artiste. Un rapport à l’énonciation qui sous-tend, comme un script, un rapport non autoritaire au matériau en mouvement.
Linda Sanchez est issue de l’école d’art d’Annecy en 2006. Elle a mené plusieurs projets de collaboration avec des écrivains, chercheurs, artistes, et participe à plusieurs laboratoires (Rencontre avec Tim Ingold à l’École supérieure des beaux-arts de Paris en 2014, participation au Laboratoire Espace Cerveau à l’IAC de Villeurbanne, Laboratoire des Intuitions). Elle a exposé en France et à l’étranger (expositions personnelles et collectives) au Musée d’art contemporain et au Musée des Beaux- arts de Lyon, galerie la BF15, Fondation Bullukian à Lyon, Musée Château d’Annecy, Palais royal à Paris, à la FIAC Paris et à ARCO Madrid, Istambul Modern à Istambul, Institut français de Sfax en Tunisie, Tabbacalera Madrid, Casa Velazquez à Madrid, Blackwood Gallery à Toronto, à la Friche Belle de Mai Marseille, 62ieme salon de Montrouge, à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne, Palais de Tokyo Paris. Elle est lauréate du Prix Rendez-vous 2008, du Prix Bullukian en 2014, du prix Révélations Emerige 2017 et du Prix découverte des amis du palais de Tokyo en 2018. Depuis 2018, elle est représentée par la galerie Papillon à Paris.