Entretien / automne 2020

06.11.2009.12.20

Entretien avec Sébastien Pons, commissaire de l’exposition « FAIT », Geoffrey Chautard, Arnaud Guy, Fanny Hugot-Conte et Clara Nebinger, artistes diplômé.e.s de l’ésban

Sébastien Pons, vous écrivez que le contexte du confinement a influé sur des gestes et des chronologies de certains processus ; en particulier dans le cas des artistes exposés –  alors étudiant.e.s en dernière année à l’ésban –  qui ont présenté leur diplôme en préparant un portfolio. Expliquez-nous.

En général, l’année de diplôme, on est occupé à faire son travail : des œuvres, des pièces, des propositions… on envisage tout un tas de projets et puis on passe le diplôme. C’est après que commence la grande aventure, le saut dans le vide, où l’on va avoir besoin de dossiers et de portfolio pour présenter son travail. Avec le confinement, comme [à l’ésban] le choix a été fait de passer un diplôme en « visio », la question du portfolio s’est posée tout de suite, en même temps que la production des travaux eux-mêmes. Cela s’est déroulé à l’inverse de la chronologie naturelle que l’on retrouve dans une école d’art, en 5e année : la question de la mise en communication du travail s’est faite en même temps que le travail qui avançait. Et c’était d’ailleurs assez surprenant, en tant que jury du diplôme de recevoir des portfolios aussi bien pensés. En plus de la formalisation d’un dossier, cela a permis aussi de poser le discours, la visio se faisant en feuilletant le portfolio, au fur et à mesure. Finalement, on pourrait se dire que le  confinement et cette situation étrange que nous avons tous vécue – et qu’on vit encore- ,  ont généré des situations intéressantes sous certains aspects et ont donné un éclairage différent sur le travail en train de se faire alors qu’on n’avait pas directement accès aux œuvres.

Qu’entendez-vous par « Fait », titre que vous avez souhaité donner à l’exposition ?

J’ai choisi ce titre car on vient de vivre une grosse période numérique. Personnellement, j’avais l’impression que mes pupilles devenaient pixellisées à force de passer du temps sur les écrans ! J’avais envie de matérialité et cette exposition en est l’occasion. Un fait c’est un phénomène qui est arrivé à maturité de son développement. Cette définition, on peut la rapporter à la définition d’une œuvre.

Nous, les artistes, nous laissons des traces, nous produisons des œuvres, et elles ont un sens quand elles sont regardées par d’autres.

En visitant cette exposition, on va se confronter à du réel, à des œuvres, à ce que produisent les artistes. Nous, les artistes, nous laissons des traces, nous produisons des œuvres, et elles ont un sens quand elles sont regardées par d’autres. Elles prennent toute leur dimension dans le regard de l’autre et c’est important d’affirmer cela. Cette exposition va nous permettre de rencontrer les œuvres, de reprendre pied dans une normalité.

J’ajoute que dans ce titre, il faut aussi entendre « ça, c’est fait ! » : les études c’est fait, le diplôme c’est fait et on est dans la phase d’après, directement. C’est important que ce soit vécu ainsi. Ce titre peut être lu de nombreuses façons différentes…

Comment avez-vous articulé la contrainte que représentait une exposition collective dont la liste des artistes était, par nature, imposée, avec la nécessité de prendre en compte la singularité de chaque proposition artistique ?  Quel a été le fil conducteur de votre travail ?

La liste [des artistes] était certes imposée mais, surtout, je me suis imposé de faire en sorte que tous exposent ! En tant que commissaire, on m’a aussi laissé le choix de faire une sélection. Mais pour moi il était important que ce moment sacralise la fin d’une aventure collective, le début d’aventures individuelles, et que tout le monde soit présent. Je parlais de matérialité : il y a aussi cette nécessité que dans les espaces d’exposition on puisse voir matériellement ce qu’est une école d’art, ce qu’a été cette promo : une diversité très grande, une qualité des regards et des approches. Il était nécessaire que tout cela devienne réel.

Il faut qu’il y ait des œuvres qui rencontrent un public.

J’ai donc demandé à chacun de m’envoyer des propositions de pièces, en tenant compte de la contrainte : être nombreux dans un espace qui n’est pas très grand. Cela fait aussi partie de la vie d’artiste : quand on est invité à une exposition collective, on ne choisit pas forcément les mêmes pièces que si on est dans une expo individuelle… une expo collective à 20, ce n’est pas une expo collective à 3… L’idée était donc de laisser les artistes me proposer des pièces qu’ils avaient envie de montrer. Il faut qu’il y ait des œuvres qui rencontrent un public. C’est là où l’on recueille des réactions, où l’on peut commencer des discussions. Il y a donc quelque chose qui appartient aux artistes.

J’ai ensuite choisi une, voire deux œuvres pour chacun. Ce qui m’importe c’est de montrer cette réalité, cette diversité, et de voir comment tout ça va parler de ce qui se passe dans les écoles… On n’est pas en silo, avec une seule vision de l’art. On a au contraire une multiplicité, un spectre large de propositions.

En tant que jeunes artistes, que représente pour vous l’obtention du DNSEP ?  Clara Nebinger

C’est l’aboutissement d’un travail de 5 années – ou plus pour certains -. Mais ce n’est pas tant le diplôme qui est intéressant que le fait de terminer une phase et d’en entamer une autre… De se dire que c’est une nouvelle période qui commence.

Geoffrey Chautard

Pour moi aussi, il y a la question de l’aboutissement. Au sein des beaux-arts, j’ai eu un parcours qui était périlleux, compliqué… et je sais qu’en leitmotiv personnel il y a la question du défi qui s’imposait à moi. Je me suis accroché, je voulais me prouver à moi-même que j’étais capable de le faire et c’est chose faite ! C’est symboliquement important pour moi de passer ce cap du Dnsep, de partir par la grande porte !

Arnaud Guy

C’est un accomplissement, dans le sens où les beaux-arts ont été pour moi une reprise d’études. J’ai un bac en génie mécanique option physique, calcul de mouvements, et un BTS technico-commercial… absolument rien à voir avec le monde de l’art !

Mais ça m’a donné l’élan nécessaire pour pouvoir faire ce que j’aime.

J’ai ensuite travaillé pendant 4 ans. C’était un défi à bien des niveaux de reprendre des études et de les finir. Mais ça m’a donné l’élan nécessaire pour pouvoir faire ce que j’aime.

Fanny Hugot-Conte

Le diplôme, c’est la fin d’une période importante dans ma vie : j’ai appris beaucoup de choses, théoriquement, plastiquement et culturellement…  et aussi parce que ce n’est pas n’importe quelle formation, l’école  des beaux-arts. C’est assez particulier, on apprend beaucoup sur soi. Ce n’est pas tant l’obtention du diplôme qui m’importait, – même si symboliquement c’était très fort compte tenu de la situation – , mais plutôt tout ce qu’on a traversé pendant 5 ans, voire plus. Obtenir ce diplôme c’était aussi une forme de passage car je continue mes études. C’était une façon de terminer un chapitre avant de pouvoir entamer une nouvelle page.  

Geoffrey Chautard

On a parlé individuellement de ce que ça avait produit pour chacun d’entre nous… Mais pour avoir eu l’occasion d’assister à d’autres Dnsep qui se sont déroulés à la rentrée, dans des écoles qui ont fait d’autres choix, je suis content d’avoir passé cette épreuve au mois de juin, même dans les conditions un peu spéciales de la visio. Lors de ces passages de diplômes traditionnels que j’ai vus, en salle d’exposition, j’ai pu constater qu’à l’ésban, nous avions vécu quelque chose qu’eux n’avaient pas, la solidarité entre nous. On est une classe qui a fait bloc. Je suis content d’avoir traversé ce diplôme avec ce collectif, avec cette équipe d’étudiants, tous ces gens que j’ai rencontrés, des professeurs, l’équipe technique, l’administration… Dans les autres écoles, j’ai vu des aboutissements  personnels, alors que nous, on a fait une fête ensemble, c’était une victoire collective.

Pour la plupart d’entre vous, il s’agit de votre première exposition en collaboration avec un commissaire. Comment avez-vous vécu cette expérience ? Qu’en attendez-vous ?

Clara Nebinger

C’est une projection intéressante et les interactions avec le commissaire dépendent de chacun, des spécificités du travail, de quelle pièce a été sélectionnée, si cela nécessite de retravailler quelque chose ou pas… J’apprécie cet aspect un peu « sérieux », peut-être plus réfléchi que d’habitude.

Je trouve intéressant de pouvoir se concentrer vraiment sur notre travail, sur ce qui fait qu’on veut devenir artiste !

Ce que je trouve motivant, et je pense que c’est lié à ma pratique, c’est de pouvoir projeter mon travail sans penser au fait que je dois gérer l’exposition… en me concentrant sur ma recherche. En me disant « qu’est-ce qui est nécessaire à la réalisation de telle ou telle peinture ? » et ensuite de discuter avec Sébastien Pons. Finalement ce dialogue fait naître des choses, des idées, etc… Je trouve intéressant de pouvoir se concentrer vraiment sur notre travail, sur ce qui fait qu’on veut devenir artiste !

Fanny Hugot-Conte

Ce qui est particulier dans notre cas, dans notre école, c’est qu’on est axés sur la pratique de l’exposition. Ce sont donc des questions qui nous traversent depuis longtemps et qu’on a étudiées… D’autant plus que pour ma part, j’ai suivi aussi le Diplôme d’établissement Production et régie des œuvres et des expositions. J’ai été confrontée à ces choses de très près, techniquement parlant. Non pas directement au commissariat mais au niveau de la mise en pratique, de la mise en espace.

Cela nous met en condition, pour ceux qui vont continuer leur pratique et qui vont se diriger vers cette voie professionnelle d’artiste !

La difficulté, pour moi, à présent, c’est de dissocier tous les rôles qui sont joués dans une exposition, alors qu’à l’école nous étions impliqués à plusieurs niveaux ! Là, nous sommes de jeunes artistes et c’est Sébastien Pons qui joue son rôle de commissaire. Cela nous met en condition, pour ceux qui vont continuer leur pratique et qui vont se diriger vers cette voie professionnelle d’artiste !  

Sébastien Pons

Je suis confronté à certaines difficultés car il n’est pas évident de bosser à distance. J’ai vu les salles d’expo, j’ai de vagues souvenirs, j’essaie de projeter des choses… parfois j’ai du mal à répondre, je suis encore en train de faire des sélections de pièces ! Juste avant les vacances je vais passer deux jours à Nîmes ; normalement j’aurai fini la sélection pour qu’on puisse en discuter ensemble, par rapport aux espaces. Et après je reviens pour 4 jours de montage et c’est fait ! Tout en sachant que pendant les 2 jours où je vais être là je vais certainement découvrir ce qui est en train de se passer, des horribles marquages, des flèches, des circulations, qui sont des éléments plastiques forts qui nous remettent dans un contexte pas très chouette… Alors que j’aimerais que l’on oublie ce contexte dans l’exposition…

Comment on articule une exposition avec beaucoup d’œuvres et ce contexte Covid, quand je voudrais éviter des proximités possibles de personnes? Ce sont autant de paramètres à prendre en compte. Par exemple montrer des vidéos en contexte Covid, avec un casque qu’on ne peut pas se passer, ce sont de nouvelles contraintes qui arrivent au fur et à mesure… Il faut pouvoir être réactif sans trahir l’envie de ce qu’on veut faire et en faisant attention à ce que les artistes s’y retrouvent. Il y a donc plein de choses à ménager et c’est très bien pour les artistes qu’ils ne soient pas au courant de cette arrière-boutique ! C’est mon rôle d’avoir à gérer ces choses-là, de composer et de l’expliquer quand on va se voir !

Effectivement c’est très bien cette formation « Production et régie des œuvres et des expositions » que j’ai lue dans le livret pédagogique de l’école ; tout le rapport qui est fait avec les expositions, les accrochages que les étudiants font… je trouve cela très pertinent. Cette dimension leur donne un petit peu tous les paramètres pour comprendre les différents métiers qui gravitent autour de nos professions.

On peut penser les disciplines, on peut penser les expositions, être commissaire, faire des expositions, les organiser… tout ça peut faire aussi partie de notre métier d’artiste.

Je crois très fort – parce que je suis artiste et impliqué dans un collectif d’artistes qui fait des expositions depuis 20 ans – que l’on a tous un rôle à tenir, qui est celui d’ingénieur. On peut penser les disciplines, on peut penser les expositions, être commissaire, faire des expositions, les organiser… tout ça peut faire aussi partie de notre métier d’artiste. Un artiste c’est un amateur, un collectionneur, c’est un commissaire d’exposition… cela recouvre un spectre très large ; à chacun d’aller dans ce spectre, naviguer là où il veut… Les expositions les plus pertinentes que j’ai vues étaient souvent celles d’artistes qui étaient commissaires. Artiste c’est une autre formation, c’est notre sensibilité et c’est important aussi de s’y coller. Mais pour cette exposition, ils n’ont pas à s’y coller donc c’est bien pour eux !

Arnaud Guy

En tout cas il faut qu’on fasse confiance à Sébastien ! C’est la première fois que je fais une exposition où je suis à 3000 km [Arnaud habite dorénavant en Suède]. C’est assez différent d’envoyer des œuvres, il y a ce côté logistique ; déjà quand on doit faire 50 mètres avec une sculpture c’est assez compliqué mais là, envoyer des pièces à 3000 km… ! Je suis assez content de de pas avoir à me casser la tête pour ça, en tant que « non commissaire » !

Sébastien Pons

C’est vrai que vous êtes tous issus de l’école de Nîmes mais j’ai réalisé que le bassin géographique d’où vous veniez et où vous êtes maintenant est beaucoup plus large !

Cécile Martinez

Cela devient une exposition internationale…

Sébastien Pons

C’est super, c’est parce que l’école est internationale ; les étudiants viennent de partout !

Arnaud, par rapport à ta pratique, tu es arrivé à te concentrer à distance sur ta production artistique ?

Arnaud Guy

Je travaille beaucoup plus en photographie. J’ai quitté l’atelier. Ici ce n’est pas la même civilisation, ce n’est pas le même pays, il y a tout qui change. Par rapport à ma pratique j’ai rencontré des gens de galeries, des contacts… mais la pratique est changeante et je trouve cela agréable de ne plus avoir d’atelier. Tout est différent, c’est vraiment un endroit où l’on peut gagner des inspirations.

Pour l’exposition, ce sont des nouvelles productions par rapport à ce qui a été présenté au diplôme ?

Sébastien Pons
Ce qui est important dans le travail d’Arnaud Guy c’est qu’effectivement au diplôme il y avait un rapport à la sculpture qui était très fort, mais déjà une attention à l’image. Ce sont de choses qui sont nées aussi via le portfolio. En fait, c’est compliqué de juger d’une démarche sur un portfolio, je m’en rends compte quand j’organise des expositions, quand je reçois des dossiers d’artistes, quand je participe à des jurys de 1% … Mais quand on est plasticien, on a une capacité à projeter par rapport aux images qu’on voit : des qualités de matière, de texture, de rapport de formes etc. Il y a plein de gens qui n’ont pas leur cerveau modélisé dans ce sens-là et qui vont juger des images. Mais il faut aussi projeter ce qu’est l’œuvre derrière l’image !

Et c’est très difficile quand on est sculpteur de travailler en portfolio. Ce qui était intéressant avec Arnaud Guy c’est qu’il y avait cette attention à l’image qui était déjà présente notamment avec les dernières pièces – par exemple le ballon rempli de plâtre – … Dans la manière dont c’était présenté dans le portfolio, il y avait cette idée de travailler l’image comme on pourrait travailler une sculpture… avec des questions de pleins, de vides, d’équilibre. Et ça, c’était présent en gestation. Dans les dernières propositions qu’il m’a faites, il y a à la fois des dessins et des photos et la jonction se fait naturellement. Parce que c’est Arnaud Guy, qui se pose un tas de questions dont il a trouvé les réponses en sculpture et dont il trouve à présent des réponses en photographie.

Clara Nebinger

Je me permets juste d’ajouter quelque chose. Ce qui est intéressant c’est que c’est professionnalisant, très concrètement. C’est qu’on n’est pas dans une exposition «  lambda » où on se rencontre tous en tant étudiants. Là, on se projette réellement dans un projet sérieux, qui a comme vocation de nous rendre visibles, de nous permettre de dire « c’est cette pratique que je veux montrer… ». Il y a un côté « challenge » qui est intéressant je pense et qui nous permet de considérer notre pratique comme une vraie pratique artistique et plus comme une pratique d’étudiants. De jeunes artistes qui se posent des questions, effectivement, comme Arnaud en fonction de son contexte. Et ça, c’est super car cela amène de nouvelles problématiques, ça permet de réfléchir à son travail, à de nouvelles manières.

Un dernier mot sur ce projet ?

Fanny Hugot-Conte

J’aimerais remercier l’école et Sébastien Pons. C’est important pour nous tous de vivre ce moment. Pour moi, la fin de l’année a été une frustration… C’était pénible et les conditions étaient difficiles mais on s’est soutenus, à plusieurs niveaux. Finir comme ça, en présentiel, cela représente beaucoup pour nous.

Geoffrey Chautard

L’école c’est fini mais les amitiés qui ont été tissées, elles, sont bien solides. C’est là que l’école ne va plus avoir ce rôle presque paternaliste finalement, de nous guider, avec les profs… On va être livrés à nous-même mais je sais que j’ai ma promotion, les amis que je me suis faits aux beaux-arts, que je continue à voir…

Clara Nebinger

Je dirais aussi que ce qui est super c’est que ça nous permet d’avoir un projet ; un vrai projet à la sortie de l’école. Personnellement, cela m’a permis de me projeter plus facilement dans la suite, car c’est quelque chose de motivant. On sort de l’école et l’école nous dit : on a encore quelque chose à vous offrir, on vous a eu en tant qu’étudiants mais on vous soutient maintenant en tant que jeunes artistes. Et même si ce n’est pas une expo au Palais de Tokyo, on n’en demande pas tant, ça reste un projet professionnel qui nous permet d’entrer dans la vie d’artiste de manière directe !
D’ailleurs, même si les conditions sanitaires reviennent à la normale, je pense que pour l’école se serait intéressant de continuer à proposer cela. Pour des diplômés, se dire qu’on retourne à l’école 5 mois plus tard, c’est rassurant, c’est agréable, cela maintient un lien qui est certainement important.

Geoffrey Chautard

On revient au nid…

Sébastien  Pons

Avec du recul, je me dis qu’effectivement, une école d’art c’est super confortable. L’étape d’après est compliquée… quid de l’atelier ? quid des moyens ? quid de la production ? quid de la visibilité ? etc. La vie d’artiste… avec toutes problématiques d’un seul coup, en boomerang…

Ça, c’est votre boulot d’artiste !

En même temps, le fait que cette expo soit après le diplôme, à une période où on revit un peu d’une manière normale, je trouve ça bien. Car l’école, c’est aussi une institution à Nîmes. Il y a des expositions, les gens la connaissent… Vous, vous l’avez vécue comme une école mais c’est aussi un lieu culturel où il y a des gens de l’extérieur qui viennent voir des expositions, etc. Et donc, avoir une première exposition dans une institution culturelle reconnue, c’est important. Et il faut communiquer là-dessus ; il faut faire des images… c’est votre première ligne de CV :  « exposition collective » ! C’est une participation à la construction de cette vie d’artiste qui commence réellement, factuellement… Même si vous avez fait d’autres projets, c’est forcément une autre approche et il faut que vous vous en saisissiez pour communiquer, c’est important. Elle dure un peu de temps, donc c’est l’occasion de faire venir des gens, d’avoir des rendez-vous pour montrer votre travail. Il ne faut pas hésiter à en parler autour de vous et essayer de créer l’émulation. Ça, c’est votre boulot d’artiste !

Propos recueillis le 9 octobre 2020 par Cécile Martinez

Plus d’informations sur l’exposition : hotel-rivet.fr

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